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.RPG Yaoi classé NC-17 : 10 lignes min par post.
 
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 Invisible man [PV: Kazuo Kaneyama]

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MessageSujet: Invisible man [PV: Kazuo Kaneyama]   Invisible man [PV: Kazuo Kaneyama] EmptyMar 14 Avr - 19:05

L'heure du déjeuner approchait lentement, très lentement. Les minutes semblaient s'étirer à l'infini, et à chaque seconde qui s'écoulait, une heure semblait s'être volatilisée. Erwin ne comptait plus le nombre de tables qu'il frottait vigoureusement afin de les faire briller, étinceler, les mains pleines de javel et qui lui irritait la peau. Il ne comptait plus non plus les chewing-gums collés sous les tables ou bien encore sous les chaises, qu'il décollait avec la plus grande difficulté, muni de gants. Les personnes n'étaient-elles donc pas capables d'entretenir un lieu sain et propre, surtout le lieu dans lequel elles vivaient? Il fallait croire que non. Erwin jeta un ultime coup d'œil à sa montre pour s'apercevoir que son service s'arrêtait dans trois minutes très exactement. Le bar serait à nouveau bondé, l'atmosphère serait à peine supportable et, dès que la pause déjeuner serait terminée... l'agent du service d'entretien ou, plus communément nommé aujourd'hui, le technicien de surface, serait contraint de recommencer son travail. Cette perspective ne l'enchantait guère, mais il n'avait pas véritablement le choix.

Erwin plongea la serviette trempée dans le seau d'eau rempli de javel, avec un profond soupir à fendre l'âme, les mains déjà bien rougies. Agenouillé au sol, Erwin terminait de nettoyer celui-ci, alors que de gros éclats de rire se faisaient déjà entendre. A la voix rauque et virile, cette voix si détendue et empreinte de plaisir, remplie de sous-entendus, Erwin devinait qu'il s'agissait de gardes. Il n'y fit pas attention et préféra plutôt se concentrer sur sa tâche, alors que les gardes pénétraient dans le bar dans un bruit de tonnerre, se fichant pas mal de faire tant de vacarme. Ils s'esclaffèrent alors et se dirigèrent d'un pas tranquille vers le comptoir. Erwin, les joues teintées d'un joli rose nacré garda soigneusement les yeux baissés et se tassa un peu plus sur lui-même, afin de se faire remarquer le moins possible. Mais sa tentative fut vaine. L'un des gardes, peu emballé pour manger apparemment, traînait derrière le troupeau de loups affamés. Son regard s'attarda sur Erwin et, avec un sourire féroce, il s'approcha d'un pas lent vers l'agent du service d'entretien, enfonçant les mains dans ses poches.


- Hé, les gars, ram'nez vos fesses ici et r'gardez qui j'ai trouvé!

Avec un rire pour le moins équivoque, le garde releva le menton de Aki du bout de son pied, alors que ses acolytes se tournaient vers lui et, quand leurs yeux se posèrent sur le jeune homme agenouillé, une lueur semblait animer soudainement leurs yeux. Les battements de cœur de Erwin s'accélèrent alors et tout son corps se mit à trembler, sous le regard amusé de ces brutes viriles qui s'approchaient dangereusement de lui. Des bras musclés le firent se relever de force et, de ce fait, Erwin lâcha la serviette imbibée d'eau qui tomba sur le sol dans un bruit flasque, éclaboussant ainsi les pieds des agents de sécurité. Comme un seul homme, ils baissèrent le regard vers la serpillière, alors qu'un silence lourd et pesant s'installait... avant qu'ils ne s'esclaffent, hilares, et rient comme des hyènes, les larmes au bord des yeux. Ils tentèrent de retrouver peu à peu leur calme, toujours amusés, alors que l'un deux saisissait les mains rouges de Erwin. Ce dernier tenta de se défaire de cette étreinte et sa respiration s'accélérait. Il ne supportait pas le contact physique, encore moins lorsqu'il ignorait la personne à laquelle il avait à faire et ces agents ne lui inspiraient aucune confiance, mais leurs forces étaient trop grandes par rapport aux siennes si maigres. Il se laissa donc faire et déglutit avec difficulté, complètement paniqué, son visage blême décomposé par la peur.

- Hé... Le vilain petit technicien de surface... va falloir nettoyer nos chaussures que t'as si joliment salies! Et que tu présents des excuses... On t'écoute, allez! On te promet de ne pas rire!

Comme pour appuyer ses dires, le premier garde qui lui avait adressé la parole croisa les bras sur sa poitrine, se campa bien sur ses jambes et prit un air faussement sérieux. Mais Erwin voyait bien cette étincelle de joie qui luisait au fond de sa pupille. Ses yeux balayèrent nerveusement la foule d'agents qui se massaient autour de lui et, rougissant violemment jusqu'à la racine des cheveux, il joua nerveusement avec ces doigts en baissant la tête, alors que son cœur battait avec violence contre sa poitrine. Ils n'ignoraient pas que le nouvel agent du service d'entretien avait quelques difficultés à s'exprimer dans la langue japonaise, puisqu'il était Anglais.

- Je... j-j-je... je s-s-suis... p-pardonné...

Les gardes explosèrent de rire, pliés en deux, tapant des pieds et des mains. C'était à peine s'ils ne se roulaient pas par-terre. Honteux, ne sachant plus où se mettre, Erwin rentra un peu plus la tête dans ses épaules.

- J-j-j-j-je s-s-s-s-s-sais p-p-pas paaaaaaaaaaarler! Pauvre Erwin... On te disait pas d'être pardonné mais de t'excuser! Ex-cu-ser! Aki... Mon cher Erwin...

La garde posa ses grosses pattes sur les épaules de Erwin, la tête baissée, comme s'il entrait dans un moment de profonde confession.

- Tu veux te faire pardonner?

Malgré les ricanements qui retentissaient derrière son interlocuteur, Erwin acquiesça naïvement d'un signe de tête et l'un des gardes fouilla dans le sac en bandoulière qu'il portait pour en extirper un vêtement qu'il tendit au premier garde. Ce dernier s'en empara et le déplia sous les yeux éberlués de Erwin qui constatait avec une certaine gêne qu'il s'agissait d'une soubrette.

- Erwin... Si tu veux te faire pardonner, tu dois enfiler cette soubrette. Après, on te promet d'être des anges avec toi et de ne plus jamais t'embêter! Tu veux bien faire ça pour nous, mon petit ange?

Influencé par les paroles du garde qui avaient l'air si sincères, Erwin acquiesça d'un signe de tête. Un large sourire étira les lèvres des gardes qui se reculèrent un peu pour ne plus coller Erwin, afin de lui laisser un peu de place.

- Déshabille-toi et enfile la soubrette... Personne d'autre ne te verra... Nous sommes là pour te protéger!

Avec des rires étouffés, les acolytes du premier garde acquiescèrent d'un signe de tête. Naïvement confiant en leurs si belles paroles, Erwin commença donc à déboutonner sa chemise sous le regard avide de ces chiens assoiffés de sexe. Il écarta légèrement les pans de sa chemise blanche, fine et légère, le teint vermeille, le corps tremblant, et la fit lentement glisser sur ses frêles épaules pour commencer à les dénuder avec un air timide qu'il affichait. Ainsi offert en spectacle, Erwin se sentait de plus en plus humilié, mais si c'était la seule manière d'avoir la paix...
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MessageSujet: Re: Invisible man [PV: Kazuo Kaneyama]   Invisible man [PV: Kazuo Kaneyama] EmptyMar 14 Avr - 21:15

Chaque personne en ce monde possède quelque chose dans son quotidien dont la vue l’horripile au point de faire tomber sur elle toute la fureur que peut contenir un cœur humain. Et pour Kazuo, cette chose, c’était son frère ainé. Dans une telle famille liée juste par l’argent et les affaires, les rencontres fortuites n’existent pas, ou très peu. Si peu que dès le réveil, il savait très bien qu’à onze heures et quinze minutes exactement, il verrait la tête glaciale de son frère. La réunion avait beau commencer à onze heures, depuis longtemps, il s’obstinait à venir en retard, profitant ainsi de tout ce qu’un yakusa de premier rang peut se permettre. Et même faire attendre des politiciens. De toute manière, la seule chose qu’il pouvait craindre, c’était la colère de Yôchiro, encore que s’il réussissait à se faufiler assez vite vers la sortie, il y avait de grandes chances que la main de l’héritier ne s’abatte jamais sur lui. Enfin bref, vous imaginez l’humeur de Kazuo lorsqu’il quitta la salle de réunion. Il lui avait semblé qu’un siècle s’était écoulé entre ses murs de béton. Mais il avait eu de la chance dans son malheur, à peine l’auguste ainé était-il sorti le réprimander que la secrétaire s’était abattue sur lui pour lui rappeler un rendez vous urgent. C’était dans ces moments-là, où il échappait à l’enfer, qu’il remerciait Dieu d’avoir créé des femmes utiles !

Mais laissons ces affaires inutiles et ennuyantes pour plus tard –ou jamais-. L’heure du déjeuner approchait et en bon jeune homme comprenant qu’une alimentation saine aidait à garder « la ligne » comme lui avait dit la secrétaire en lui rappelant qu’un hamburger n’était pas vraiment ce qu’on appelle un repas équilibré. Peut-être était-ce un élan de gentillesse mais il obéit, alors qu’habituellement, il l’aurait renvoyée à son poste d’un ton nonchalant. Pas question d’adopter le même comportement sec de son ainé. Vive la douceur et la bonté ! Ou pas. Mais ne nous égarons pas sur le chemin de la psychologie. Pour ces quelques raisons, question de santé et de reconnaissance, Kazuo attrapa sa veste noire et quitta son lieu de travail, chantonnant un air peu connu. Si peu connu que moi-même je ne sais pas de quoi il s’agit. Il réfléchit un moment, s’arrêtant en plein milieu du trottoir. Où aller ? Il n’aimait pas s’afficher au restaurant sans jolie compagnie, ça faisait célibataire solitaire et il ne tenait pas à ce qu’on ait cette image de lui en tête. Passer pour un coureur de jupons ne le dérangeait pas tant qu’on savait qu’il avait du charme. Il opta donc pour le bar, ce genre d’endroits où les hommes entrent seuls et ressortent souvent en couple, voire plus pour les excentriques.

Et voilà notre homme d’affaires marchant tout sourire vers le lieu de plaisir où il comptait suivre les conseils de sa bonne fée. Mais en arrivant, une plaque dont la couleur et la forme importent peu l’irrita grandement. « Closed ». Il fronça légèrement les sourcils. Ce n’était pas prévu mais comme le bon Dieu n’a pas hérité de cet adjectif pour rien, en regardant plus bas, il remarqua que l’heure d’ouverture habituelle était indiquée. Il ne lui restait que cinq minutes à patienter. Il devait payer pour les quinze minutes matinales. Cette punition divine le fit sourire et il s’éloigna un peu pour fumer en attendant que s’écoulent les quelques minutes. Ce ne fut pas très long, comme vous le devinez. Mais comme il n’avait pas fini sa deuxième cigarette, il préféra rester encore un peu en regardant d’un œil perplexe les gardes qui entraient. D’une certaine façon, ça ne le dérangeait pas. Il n’aimait pas entrer le premier, favorisant de loin l’entrée finale, quand l’endroit est plein et que sa présence peut en profiter pour briller, comme si dans tout ce monde bouillonnant autour de lui, il n’y avait que lui de vraiment présent. C’était le genre à aimer être admiré. Et pour ça, il pouvait même se faire passer pour un sauveur, bien qu’il n’ait pas provoqué la situation. Payer des hommes et jouer au superman, ça allait mieux à Yô.

Il arbora un sourire moqueur à cette pensée. Sourire qui s’éteignit bien vite en remarquant le calme qui provenait de la salle. D’habitude, un bar, c’est de la musique, le bruit des verres, la voix chantonnante d’un serveur mais pas ‘ça’. Il écrasa rapidement sa cigarette par terre, soupira de dépit en imaginant la scène à laquelle il allait participer et entra dans l’établissement. Assez bruyamment, comme vous pouvez l’imaginer. Un prétentieux tel que lui ne sera jamais capable de mettre son égo de côté et d’entrer dans le calme et la sérénité. Et loin de lui l’idée de s’excuser du bruit causé. Surtout que la situation ne se prêtait guère aux excuses. Ce qu’il remarqua aux premiers abords, c’est, bien évidemment, l’étouffement des rires malsains qui emplissaient la salle quelques secondes plus tôt. Ils s’étaient retournés violemment, en jetant d’abord des regards surpris qui se changèrent bientôt en fusillades bien loin de la politesse qu’on devait habituellement à un Kaneyama. Ce qui n’était pas pour plaire à notre jeune yakusa. Ce qui attira son attention ne fut pas la bande de gros muscles qui lui souriaient à lui faire quitter sa quiétude mais le blond qui à demi-nu paraissait plus frêle et plus petit qu’un gamin de 18 ans. L’idée qu’il soit vraiment un jeunot de cet âge-là traversa rapidement l’esprit de Kazuo.


- M’enfin, ce n’est pas ce que j’appelle quelque chose d’important…


Peut-être était-ce une mauvaise parole qu’il aurait dû ne pas formuler à haute voix mais quand on est un yakusa et qu’on s’appelle Kazuo Kaneyama, on ne s’embarrasse pas de tels détails. Surtout qu’il venait de remarquer la soubrette que l’un des gardes tenait dans la main. Il comprit soudainement la raison du dénudement de l’employé qui devait peut-être servir de serveur ou d’autre chose –Kazuo n’étant pas un fervent client du bar, il ne connaissait pas tous les employés-. Il éclata d’un rire brutal et moqueur en fixant le costume d’un air railleur.

- Vous comptez vraiment lui mettre ça ? Vous n’êtes pas sérieux, tout de même. C’est d’un mauvais goût !

Imaginez un grand homme en costume noir, tenant sa veste ténébreuse dans sa main, riant en accentuant l’atmosphère étrange qui s’insinuait dans le bar. Et pas celle qui est censée accompagner Superman quand il sauve les vieilles dames en danger ! Puis, soudainement, sans crier gare, son rire s’arrêta comme figé en l’air. Son visage n’arborait plus qu’une expression vague entre dégoût et mépris.

- Si vous voulez voir à quoi ressemble un blond avec une soubrette, je vous conseille d’aller dans une maison close, au moins, vous dérangerez moins de clients et vous aurez l’air moins cons à vous trimbaler avec un costume féminin avec l’idée, totalement stupide, si je puis dire, de le faire porter par un homme.

Et sans plus attendre, il posa sa veste sur une chaise d’un geste très princier, démontrant toute l’estime qu’il avait de lui-même et se figea devant eux, sans plus aucune moquerie directe. Il jeta un coup d’œil au jeune homme, lentement, comme on regarde une petite chose nouvelle qui nous intrigue. Et pour l’intriguer, ce blond le faisait plutôt bien !

- Tu ferais mieux de te rhabiller, à ce train-là, tu vas bien vite attraper froid et je ne pense pas que ces idiots t’aideront à payer le médecin et les médicaments.

Tout aurait pu se passer pour le mieux si l’un des gardes n’eut pas la mauvaise idée de l’empoigner par le col de sa chemise, ce qui provoqua un rictus de dégoût sincère chez Kazuo et une montée en colère chez le garde.

- T’es qui pour te payer not’ tête ? Tu te prends pour un yakusa ou quelque chose dans l’genre ?

Cette seule question, posée sur un ton bourru et persifflant suffit à faire rire le jeune homme qui, sans plus attendre –car l’idée de garder les doigts pas si propres que ça de l’homme si sa chemise ne lui plaisait guère-, le repoussa brutalement, comme savent si bien le faire les hommes du clan Kaneyama. L’homme tomba par terre, renversant dans sa chute un de ses collègues.

- Je ne prends pas pour un yakusa, voyons. Je SUIS un yakusa.


Il tendit sa paume blanche, avec un faux sourire affable.

- Je m’appelle Kazuo Kaneyama, du clan Kaneyama. Enchanté de faire votre connaissance !

~~~
[J'ai fait bouger les gardes, j'espère que ça ne te dérange pas! Sinon, désolée, je n'avais pas beaucoup d'inspi au début donc, les premiers paragraphes sont un peu baclés ^^']
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MessageSujet: Re: Invisible man [PV: Kazuo Kaneyama]   Invisible man [PV: Kazuo Kaneyama] EmptyMer 15 Avr - 15:19

[Oui, tu peux effectivement commander les gestes des gardes, comme ce ne sont que des personnages ajoutés. Pour ce qui est d'avoir backlé les premiers paragraphes, ce n'est rien, j'aime ton post! Donc aucune inquiétude à te faire ^-^]

Erwin laissait le tissu de sa chemise glisser silencieusement sur ses maigres épaules, le teint toujours aussi rouge. Il était si concentré à tenter de ne pas avoir honte qu'il ne vit pas le jeune homme arriver. Ce fut seulement cette voix si douce et sensuelle qui lui fit tourner lentement la tête, une once d'espoir qui venait de ranimer ses yeux. Les agents de sécurité du bar avaient d'abord braqué leurs regards surpris vers l'inconnu qui venait de pénétrer ce territoire hostile, avant que leur visage ne soit déformé par les traits de la colère et de l'irritation. Ils n'aimaient probablement pas être dérangés durant leur... "service". Erwin tenta d'apercevoir le visage de l'homme, en vain. Les gardes placés devant lui l'en empêchaient, bien que inconsciemment, et leur gabarit était assez impressionnant et inquiétait Erwin quant à la suite des événements.

Erwin n'avait pas compris la première phrase du jeune homme qui venait de faire son apparition. Que voulait-il dire par "M’enfin, ce n’est pas ce que j’appelle quelque chose d’important…"? A moins qu'il ne pensait à voix haute et, en ce cas, jamais l'Anglais ne pourrait comprendre. Ou bien avait-il mal interprété sa phrase, ce pouvait être le cas, comme il rencontrait quelques difficultés au niveau de la langue. Le souffle coupé, envahi par une anxiété profonde, Erwin écoutait d'un air perplexe les paroles de l'inconnu qui semblait assez agacé du caractère égoïste de ces gardes qui osaient importuner le travail d'un technicien de surface. Et c'était le cas de le dire. Quand il se fut assez approché, après avoir déposé sa veste sur le dossier d'une chaise, Erwin se décala timidement pour tenter d'apercevoir le visage de l'homme qui osait affronter sans crainte et avec détermination ces agents de sécurité.

L'agent du service d'entretien se mit sur la pointe des pieds afin de regarder par-dessus l'épaule d'un garde. L'homme avait un corps svelte, une silhouette élancée. Le visage de l'inconnu était fin et émacié, les traits de son regard étaient doux et délicats et il avait des cheveux d'un noir de jais, qui semblaient aussi lisses que de la soie et encadraient gracieusement son visage si magnifique. Il était d'une beauté étincelante, presque aveuglante, ou alors irréelle... Et cela ne laissa pas tout à fait indifférent Erwin qui détourna bien vite le regard, retrouvant son teint cramoisi. Le rire du jeune homme l'intrigant en plus de l'inquiéter. Lui aussi était-il comme ces gardes, à vouloir le voir en soubrette? Mais ses paroles contredirent ses pensées, à moins qu'il ait un goût plus fin et exquis en ce qui concernait les tenues, bien que l'idée de travestir un homme semblait quelque peu le dégoûter. A peu près soulagé, Erwin rougit cependant jusqu'à la racine des cheveux lorsque l'homme lui conseilla de se rhabiller et, dans des gestes timides, Erwin remit correctement sa chemise avant de commencer à la reboutonner.

Deux mains lourdes se posèrent alors sur ses épaules, comme pour l'avertir de s'arrêter dans son geste, tandis qu'un des agents de sécurité attrapait vivement l'inconnu par le col de son haut. Erwin ne voulait pas assister à ce genre de scène, si un combat allait se dérouler. Tout était de sa faute, il s'était trouvé au mauvais endroit, au mauvais moment. Tremblant légèrement, il se mordilla la lèvre et l'inconnu qui protestait et disait être un "yakusa" -mot que ne connaissait pas Erwin-, poussa violemment le garde qui l'avait maintenu et se heurta à celui qui tenait Erwin par les épaules. Ce dernier put s'en écarter vivement, s'approchant un peu plus du jeune homme, alors que les acolytes des deux gardes étalés à terre se penchaient par-dessus eux, inquiets. Il sursauta violemment quand l'homme derrière lui prit la parole, sa main tendue. Kazuo Kaneyama... du clan Kanemaya... Il existait des clans, maintenant? Lentement, Erwin glissa sa main dans celle du jeune homme pour la serrer très délicatement, exerçant à peine une pression, ses joues devenues à nouveau roses.


- Erwin... Erwin Innocent... Merci de m'avoir aidé...

Bien qu'ils avaient l'air de sales brutes, les gardes étaient aussi frivoles que des feuilles et donnaient l'impression de pouvoir s'envoler au moindre coup. Avec la menace qui planait sur eux, Erwin espérait bien qu'ils n'allaient pas être plus étourdis et entêtés qu'ils ne l'étaient déjà, et que la situation en reste là. Tournant sa petite frimousse vers Kazuo, Erwin plongea ses yeux d'un bleu électrique dans les siens, un peu gêné.

- Si vous désirez quelque chose, je suis prêt à vous aider, avec ce que vous avez à faire... bien que je ne suis que agent de surface...

Avec sa difficulté à s'exprimer, Erwin espérait tout de même pouvoir se faire comprendre par Kazuo. Il récupéra son matériel avec un petit soupir alors que les agents de sécurité, dans un vacarme bien appuyé pour faire comprendre leur agacement, s'installaient à une table du fond et quémandaient bruyamment qu'on leur apporte de la bière. Erwin n'était pas barman, mais ce dernier n'était pas encore arrivé. Il plaça la serpillière dans le seau d'eau rempli de javel, produit auquel il était allergique, ce pourquoi des plaques rouges apparaissaient sur ses mains habituellement si pâles. Mais il n'aimait pas non plus porter des gants, le latex collait trop à sa peau et l'incommodait dans ses mouvements, ce qui rendait sa tâche plus gênante et inconfortable. Erwin s'occupa donc de ranger le petit chariot dans un placard et revint timidement auprès de Kazuo en lui proposant de lui servir un verre, comme l'attente du barman laissait à désirer.
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MessageSujet: Re: Invisible man [PV: Kazuo Kaneyama]   Invisible man [PV: Kazuo Kaneyama] EmptyVen 17 Avr - 12:56

Quoi qu’en en dise et quelque soit l’intensité de l’hypocrisie humaine, Kazuo n’était pas blanc de pensées allant plus loin que la simple pitié pour le jeune blond, peut-être que cela aurait pu être différent s’il n’avait vu sa beauté ainsi dénudée. Il avait cette envie toute masculine de profiter des événements présents, en bon yakuza calculateur. Surtout que le jeune blondinet ne semblait pas être indifférent au charme du brun qui, sans plus s’occuper du temps qu’il perdait, finit par effrayer les gardes. Ces derniers ne firent pas long feu, prenant la fuite dés la première ouverture, sachant surtout que les clients allaient bientôt affluer dans le bar et qu’ils n’avaient pas vraiment intérêt à se trouver là. Surtout qu’ils pensaient se laisser entrainer dans une bagarre qui ne nuirait qu’à eux. Comme s’il allait s’abaisser à les frapper… Il soupira, accentuant l’impression « Grande Gueule » qu’il devait donner à cet instant-là. Du moins, c’est ce qu’il pensa en lançant un sourire simplet au jeune homme, prenant enfin le temps de le considérer longuement, en retenant plus longtemps que prévu la main qu’il lui avait offerte en se présentant. Ce qui était plus occidental que japonais. Un profil fin, très européen, comme le prouvait son accent british. De longues mèches ensoleillées, très lisses à tel point que cela vous donnait envie d’y plonger vos doigts, tel qu’il aurait fait si la situation était plus adéquate.

Il eut, en apprenant qu’il n’était pas serveur, une sorte de joie grandissante au lieu de penser que l’on était en train de le faire attendre, ce qui n’arrivait presque jamais. Les rôles étaient inversés. Capricieux et versatile, dites-vous ? Je ne serais pas celle qui vous contredira. Il finit par relâcher la main fragile qu’il semblait vouloir tenir éternellement et accepta le verre que lui proposait Erwin en attendant le serveur. « Erwin »… Un nom anglais, sûrement. Kazuo ne s’était jamais intéressé à la culture occidentale pour savoir lier un prénom à un pays. Il fixa longuement quelque chose dans la salle, les verres vides, certainement avant de commencer la conversation, ne sachant point à quelle fin il allait avoir droit, s’il y en avait une bien évidemment. Rares étaient ceux qui dépassaient le stade de simple connaissance. A vrai dire, il ne voulait pas l’avouer mais son esprit montrait une petite pointe d’inquiétude pour l’anglais, étant très peu fan du travestissement, même s’il était parfait et que l’homme n’en devenait parfois que plus désirable pour certains. Mais pas pour Kazuo. Très peu pour lui, bien qu’il ait une certaine préférence évidente pour les étrangers c’était sûrement cela qui l’attirait en premier lieu chez l’employé. Il prit un ton neutre, histoire de ne pas avoir l’air de le juger ou pire, de lui en vouloir :

- Pourquoi ne t’es-tu pas défendu ?

Vous vous demander pourquoi le tutoiement ? Dans le clan Kaneyama, peu importe la personne, tant que le rang social est inférieur, peu ont droit au vouvoiement. Bref. Cette question titillait la curiosité simplette du yakuza qui avait appris à préférer le combat à la soumission en recherche de paix. Le genre à mourir au combat pour laver son honneur souillé. Cette idée de paix à travers l’acceptation du mal tinta dans son esprit, l’étonnant un peu tant elle lui paraissait futile et tissée de naïveté.

- Tu pensais t’en débarrasser en obéissant ? Si c’est ça, tu te trompais. Au contraire, si tu cèdes, et que ce soit vrai ou pas, ils penseront que tu aimes ça. Ils reviendront à la charge. Je ne dis pas que tu es incapable de t’y habituer mais c’est bien mieux de se sentir libre de ce genre de personnes. Je te conseille de favoriser le combat la prochaine fois, bien qu’il y ait peu de chances qu’ils osent revenir. Mais au cas où, n’essaye plus de céder, même si je devine assez que tu n’es pas vraiment disposé à battre ces colosses, ils sont faits pour ne pas essuyer de défaites.

Il accompagna ces paroles d’un sourire railleur. Il ne savait pas trop ce qui le poussait à se comporter en ainé arrogant, bien que, du haut de ses dix-huit ans, le blond restait son cadet de trois ans. Il préféra quand même y mettre fin ; embarrasser les gens n’étant pas franchement sa spécialité. Il opta pour un air complice, espérant détendre l’atmosphère. Peut-être était-ce facile pour quelqu’un habitué à essayer en vain d’alléger un air trop lourd au sein d’une famille bizarre mais avec Erwin, cela ne semblait pas être difficile tant le jeune homme paraissait léger sans la présence de vicieux tortueux.

Kazuo était quand même étonné par une certaine chose qui chatouillait son esprit prétentieux. Le blond n’avait montré aucune véritable réaction lorsque le yakuza s’était présenté. D’habitude, quand on est un simple employé de bar et plutôt nouveau, il semblerait, pour ne pas connaitre les gardes, on s’étonne de la présence d’une personne d’une telle importance
et l’étonnement restait la réaction la plus minime. Ce jeunot ne savait-il dont pas à qui il avait affaire ? Quelqu’un connaissant Kazuo devinerait rapidement la raison de son irritation invisible sur ses gestes simples et son air enjoué. Son importance n’était pas reconnue et le jeune prétentieux voyait sa fierté en saigner mais en prenant en compte la nationalité étrangère de son interlocuteur, il préféra laisser cela de côté. Mieux vaut ne pas suivre Yô sur le chemin de la colère facile et futile. Il se mit alors en tête de parler de choses normales comme discutent deux personnes normales.

- A ton accent, ça se voit assez que tu n’es pas d’ici ? Puis-je savoir ce qu’un enfant, si je puis dire, d’à peine dix-huit ans, fait loin de sa patrie ?


[Désolé, c'est un peu médiocre, surtout que j'ai eu du retard mais j'avais égaré la feuille où j'avais écrit le rp pendant deux trois cours et j'ai dû tout recommencer à la va-vite ^^' Je ferais mieux la prochaine fois!]
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MessageSujet: Re: Invisible man [PV: Kazuo Kaneyama]   Invisible man [PV: Kazuo Kaneyama] EmptySam 18 Avr - 12:43

La main de Kazuo était restée longuement dans la sienne et Erwin avait senti ses joues s'empourprer, tandis qu'il essayait de se défaire de cette étreinte. Il ne voulait pas non plus que le jeune homme remarque ses mains rougies à vif par le produit javel. Il avait utilisé de la javel, oui, mais pas de la javel pure autrement, le produit était trop dangereux. Il avait à peine mis une légère dose, mais plonger les mains dans l'eau même avec peu de javel les faisait rougir, sans compter que Erwin était allergique à ce produit. S'il n'appliquait pas de crème, ses mains allaient enfler et des plaques de boutons apparaîtraient, c'est pourquoi il devait mettre de la crème. Mais cette dernière était dans son appartement et la journée avait à peine commencé. Erwin ne pouvait décemment pas se permettre de quitter si brusquement son travail sans avertir son patron, au risque d'être renvoyé.

Kazuo avait accepté le verre qu'il lui proposait, et Erwin se plaça alors derrière le comptoir et s'empara d'un verre qu'il prit le temps de nettoyer soigneusement, en interrogeant Kazuo du regard pour savoir ce qu'il désirait boire. Quand ce dernier lui répondit, d'autres paroles s'enchaînèrent à sa réponse. Il désirait savoir pourquoi Erwin n'avait pas cherché à se défendre, mais l'Anglais préféra garder le silence. Il ne voulait pas que Kazuo se moque de lui, il ne voulait pas passer pour quelqu'un de faible même si, au fond de lui et à son insu, il l'était. Erwin préparait tranquillement le verre de Kazuo, alors que ce dernier enchaînait. Et l'explication qu'il fournissait n'était que trop vraie. En acceptant de se soumettre aux gardes, Erwin avait espéré pouvoir échapper aux griffes des agents de sécurité pour après être tranquille, sans plus se soucier des incommodités de cette petite vie quotidienne.

A la dernière phrase de Kazuo, cependant, il ne prononça pas un mot et lui tendit juste son verre en silence, tête baissée, avant de refermer la bouteille. Il susurra juste du bout des lèvres.


- Voulez-vous des glaçons?

Il n'avait pas non plus pris en compte que Kazuo le tutoyait. Peut-être était-il trop inférieur à lui pour qu'il se permette de le tutoyer et non le vouvoyer? C'était tout de même un certain respect envers la personne à qui l'on avait affaires que de la vouvoyer. Kazuo sembla vouloir se rattraper, car il lui posa par la suite des questions sur son accent. Il le prenait pour un enfant et se trompait sur son âge. Erwin soupira et se prépara un verre de jus d'orange.

- J'ai 22 ans... Et je fais ce que je veux loin de ma patrie...

Il avait parlé d'un ton un peu froid, simplement car les paroles de Kazuo l'avaient blessé. Si Kazuo désirait en savoir un peu plus sur lui, il lui faudrait d'abord savoir le respecter un peu. Ce n'était pas parce qu'il l'avait sauvé de ces agents de sécurité qu'il pouvait se permettre de ne pas respecter autrui. Erwin prit place sur l'un des tabourets et porta le verre à ses lèvres. Il but une gorgée de jus d'orange en détournant soigneusement les yeux pour ne pas avoir à regarder Kazuo. Il portait plutôt son attention sur les gardes bruyants qui, agacés de ne pas être servis et mal-à-l'aise de par la présence de Kazuo, préférèrent s'en aller en silence, décidant que ce n'était pas leur jour. Il ne disait plus un mot et préférait se taire, comme si Kazuo ne l'intéressait pas. Il n'avait pas posé de questions en retour, feignant l'indifférence, bien que Erwin était vraiment très curieux d'en savoir un peu plus sur lui et s'efforçait avec la plus grande difficulté d'éviter son regard. Mais ce n'était pas chose aisée... bien au contraire.
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